Depuis la porte vitrée les œuvres nous font face, nues, dans leur plus simple appareil, ni cadre ni verre, vues à même le grain du papier. Feuilles, supports, port d’attache de l’artiste noué de traditions et d’histoires - l’histoire est fondée sur des documents.

L’histoire de l’art devient l’art de l’histoire où les récits se superposent et deviennent le lieu privilégié où le corps du récit rencontre le corps des héros. Tel un corpus composé de strates graphiques, de couches qui forment, informent, déforment, reforment les images et multiplient les symboles. De parcelles de paraboles en portions picturales le geste se veut volontairement vif et vivifiant, allant jusqu’à questionner l’ultime, le dernier trait, celui qui précèdent le moment où la main se soulève, trêve éternelle. L’artiste insiste par le foisonnement des traits reproduisant l’image, les Images – elles en deviennent rêvées, de l’ordre du fantasme prenant vie sur le papier blanc. Désir de reproduire ces images, ces citations picturales, d’en ressentir la violence des contours et l’énergie des traits au creux de la fibre, en creux des gravures bleues.

Dany Danino
Épiphanie, apparition, mythologie, disparition s’alternent et trouvent leur équilibre dans ces compositions éclatées, maintes fois recomposées. S’effacer et se faire face, duel intense, dense et contrasté, imprimé pour ne pas oublier. Impression de mémoire brumeuse, l’encre brouille les pistes, quelques indices persistent dans ces manques à encrer. Encore tirer, éditer, publier jusqu’à ce que Dany Danino nomme « l’épuisement matriciel ». Les matrices de métal qu’il griffe, gratte, raye, pique sont exposées, image miroir de références artistiques, de planches anatomiques, de photos célèbres, de portraits traités en pointe-sèche. Le processus de travail ausculte également la notion de reproductibilité technique chère à Walter Benjamin, de sa valeur auratique qui se voit ici augmentée par le contre-pied de la pièce unique, par un procédé se voulant multiple à sa genèse. Rien n’est semblable, un cadrage est un éclat, un instantané, un 24ème de seconde, un moment irremplaçable né d’un dessin enraciné dans le pigment bleu de Prusse PB27.
Dany Danino

L’exposition « Manière bleue », de Dany Danino est visible chez THANKS galerie, à Mons, du 09/02 au 16/03 (jeudi, vendredi, samedi de 10h à 18h).

Dany Danino THANKS galerie
Publié le 9 Février 2024 par

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