bUn festival pour réenchanter l’espace public à La Louvière
Il y a des villes qui dorment l’été, d’autres qui s’éveillent. La Louvière fait clairement partie de la deuxième catégorie. Et si tu ne le savais pas encore, prépare-toi à le découvrir les 21 et 22 juin prochains, lors d’un événement aussi inattendu qu’essentiel : En V(r)ille !
Ce festival, qui transforme la ville en théâtre à ciel ouvert, est bien plus qu’un rendez-vous culturel. C’est un manifeste joyeux, une manière de dire que l’art appartient à tout le monde, qu’il peut (et doit) se vivre dehors, ensemble, librement, avec les mains pleines de frites ou d’accessoires faits maison. Et qu’il a toute sa place au cœur de la ville, là où se croisent nos vies ordinaires.
Impossible de parler d’En V(r)ille ! sans évoquer la ville qui l’accueille. La Louvière, autrefois poumon industriel du Hainaut, terre de charbonnages, de verreries et de métallurgie, a toujours été un terrain fertile pour l’art… mais un art enraciné, populaire, joyeusement surréaliste. C’est la ville du Centre de la Gravure, mais aussi de Pol Bury, sculpteur cinétique né ici, et dont les œuvres, comme les fontaines mobiles de la place Mansart, sont devenues des symboles.Pas étonnant que ce soit ici qu’ait émergé un festival comme En V(r)ille ! : un événement qui puise dans ce terreau festif et authentique, pour faire émerger une culture de rue ouverte, créative, participative.

Grande nouveauté cette année : le festival quitte le parc Gilson, son écrin historique, pour s’installer en plein centre-ville, sur la place Communale. Un geste fort, symbolique, presque politique : mettre l’art au centre, au sens propre comme au figuré. Et surtout, inviter à se réapproprier la ville non pas comme simple lieu de passage, mais comme un espace de jeu et de rencontres.
Autre nouveauté : le changement de date. Le festival, qui clôt habituellement la saison culturelle de Central en septembre, se repositionne cette fois en juin, pour mieux profiter de la lumière, de l’ambiance estivale et de la dynamique de fin de saison.
Difficile de tout lister tant la programmation est riche, mais voici quelques pépites à ne surtout pas manquer :
- “En attendant le grand soir” (Cie Le Doux Supplice) : un spectacle acrobatique et dansé d’une tendresse folle, où les corps s’élèvent et s’enlacent avant de vous entraîner dans un bal populaire qui efface les frontières entre scène et public. Découvert à Avignon, ce bijou reflète parfaitement l’esprit d’En V(r)ille : du beau, du drôle, du sensible… et beaucoup de collectif.
- Le Manège Shuriken (La Boîte à Clous) : imagine un carrousel de ninjas participatif. Oui, tu as bien lu. Un espace où petits et grands partent à l’assaut de défis loufoques, entre épreuve de courage miniature et manège déglingué. C’est enfantin, absurde et totalement réjouissant.
- Le Beatboxmaton (Les Dalotoniens) : tu connais le photomaton ? Ici, c’est pareil, sauf qu’à la place de poser, tu beatboxes. Une expérience sonore décalée, où ton propre groove devient souvenir.
- Le Tournoi international de Chaises Musicales, 6ème édition : un rendez-vous devenu culte. À mi-chemin entre compétition absurde, performance artistique et happening social, ce tournoi fait de la chaise une arme de danse massive.
- The Visit (Cie La Pigeonnière) : un safari urbain audioguidé, complètement barré, où l’on regarde sa propre ville comme un explorateur excentrique en terre inconnue. Ici, l’humour absurde est revendiqué et assumé jusqu’au bout du mégaphone.
- Bran-le-bas de combat (Cie du nouveau cirque d’avant) : un spectacle physique, engagé, poétique, où l’acrobatie devient une forme de résistance joyeuse au chaos du monde.
- Professeure Postérieur : un solo burlesque, scientifique de pacotille ou génie incompris·e, on ne sait pas très bien… mais elle vous embarque dans un délire de conférence déjantée, entre théâtre et performance clownesque.
Et bien sûr, les ateliers créatifs du dimanche, où le public est invité à confectionner ses propres accessoires pour le bal du soir. Une manière simple et joyeuse d’impliquer chacun·e, d’encourager la création spontanée, et de rappeler que le spectacle, parfois, commence avec un bout de carton, un peu de peinture et beaucoup d’enthousiasme.

Derrière les rires et les saltos, En V(r)ille ! porte un vrai projet de société. Celui d’un accès à la culture pour tou·te·s, d’une réappropriation de l’espace public, d’un refus des cloisonnements. Car ici, l’art est dans la rue, au même niveau que les gens, et c’est ce qui le rend plus fort.
À une époque où l’on parle beaucoup de “tiers-lieux”, de “démocratisation culturelle”, de “ville inclusive”… En V(r)ille ! le fait. Concrètement. Sans grands discours, mais avec des chaises musicales, des ninjas en carton, et des bals qui font danser tout le monde.
📌 Infos pratiques
📍 Place Communale – La Louvière
🗓️ Vendredi 21 juin (15h à 20h30)
🗓️ Samedi 22 juin (14h à 20h)
🅿️ Parking à proximité (Gare, Place Communale…)
🍕 Restauration sur place : salé & sucré avec Café 33 tours et foodtrucks
🎟️ Billetterie de Central exceptionnellement ouverte le 21 juin
🌐 Plus d’infos & programme complet : www.cestcentral.be/en-v-r-ille