Casa’mour...

Casa ?

Et donc Home? Demeure ? Maison?  Foyer?  Abri? «Chez soi»?…

Le concept même de maisonnée est immanquablement lié à des notions de chaleur, de refuge, de sécurité, on y pressent un empilement de mémoires multi-générationnelles, c’est aussi une protection contre le… Dehors…

Celui-là, on s’en préserve avec des murets, des clôtures, des haies… 

« Maison », ça reste quelque chose de touchant, de fort, de primaire… Souvenez-vous, à l’époque, le doigt lumineux d’un extraterrestre en avait ému plus d’un.

Et puis il y a le mot « ‘mour », plus ou moins antinomique de l’optique défensive des clôtures précitées et qui prend pourtant tout son sens lorsqu’on connaît l’histoire personnelle de l’artiste, mais aussi lorsqu’on franchit le seuil de la … Demeure… (Tiens, le verbe demeurer … autant un endroit précis qu’un souvenir qui marque l’esprit,  tel une trace neuronale indélébile).

Avec Philippe Bouillon, on est parti dans un mood dreamy/cozy, et on ne s’arrêtera pas là…

Tout d’abord, il y a ses peintures… On pourrait penser à tout, lui ne pense à rien, il se focalise au départ sur un de ses thèmes récurrents ( la maison , le poisson, l’oiseau, le profil humain…) et puis le pragmatisme du pinceau s’efface et fait place à la féerie, à la poésie du  lâcher-prise…

Ensuite, il y a ces carrelages, ces dalles de ciment sommairement dégrossies exhibant les stigmates d’un antique ancrage au terrain, et on se souvient des jours anciens, de ces carreaux qui enjolivaient le sol des buanderies, de la bassine en zinc, du poêle/cuisinière au charbon.

Vu sous un certain angle ces pavements acquièrent une dimension tridimensionnelle, les vestiges d’un déracinement abrupt tournent le dos à une sérénité plane, fardée d’ors et d’azurs, comme un hommage aux peintres florentins du Quattrocento.

L’artiste joue sur les contrastes en proposant sur une même œuvre la tiédeur paisible des teintes utilisées et la chaleur rustre du vieux ciment…

Des œuvres qui pourraient presque, de profil, revendiquer le statut de sculptures.

On ne peut parler de Philippe sans mentionner cette fameuse dominante bleue, sereine, apaisante…  Une couleur qui se marie bien avec le rêve et qui enveloppe avec fluidité les densités géométriques des petits habitats qu’il affectionne tant dessiner.

Philippe est professeur de couleurs à ARTS²,  le titre est en soi déjà aérien, ç’aurait pu être la fonction d’un personnage, qu’on imagine chamarré, d’une BD de Fred, de Wasterlain, de Franquin ou même une chanson de Julos Beaucarne.

En tout cas, rien que pour le pouvoir évocateur des mots, on peut s’avancer à prétendre que certains métiers sont plus beaux que d’autres…

Ha oui, j’oubliais, on n’en est qu’à la face A de l’expo, la face B, (même endroit, autres œuvres…), c’est pour novembre…

On vous tient évidemment au courant.

Co-Guest House

Paysages…

Petits, chaque matin, on se promenait, à marée basse, un chapeau de marin en coton sur la tête, des méduses aux pieds et un short dont la texture m’échappe...

Chaque bout de bois, chaque petit galet, chaque fragment de polystyrène (hé oui, déjà...),chaque tesson de bouteille lustré par la houle de Blankenberge avaient leur histoire, leurs secrets, leurs peines, leurs joies...Trouvés sur la plage, amoureusement collectionnés ensuite, ces débris devenaient des villes, des animaux, des héros, des microcosmes, des cosmos, des paysages, des fables, des histoires, …

Des histoires fondées sur la certitude d’une vie qu’on pensait infinie, une vie qui propulserait l’imagination aux quatre vents, on flirtait avec le monde, ses déserts, ses forêts, ses océans et on s’endormait, le soir, dans le cocon douillet d’une caravane, au camping près du port…

Un bout de verre poli en main, en regardant les étoiles par la fenêtre en plexi.

Ces souvenirs semblaient perdus… jusqu’à ce soir.

L’exposition à la Thanksgalerie des œuvres de Samuel Coisne est en ce sens psychanalytique, certes, on ne s’y vautre pas dans un divan en y racontant des souvenirs de jeunesse, mais elle ramène aux fondements de l’enfance, on y revoit les vieux rêves d’abysses, de sommets, de banquises, bref, on s’émerveille à nouveau pour cette planète même si la notion d’infinitude n’est plus une certitude.

Samuel Coisne bricole avec l’inconscient, il fait des villes avec des bouts de contreplaqués, des territoires arctiques avec des fragments de béton cellulaire, des fonds abyssaux ou des sommets enneigés avec des artifices simplistes dont il a le secret… Ne comptez pas sur moi pour révéler ses trucs, la manière dont il traite ses plaques d’alu afin d’inciter les gens à s’ébahir devant la majesté d’une voûte céleste ne regarde que lui.

Révéler le contenu de sa boîte à outils serait nuire à toute possibilité d’envol imaginaire.

N’avez-vous jamais été à ce point sous le charme de la magie d’un tour de passe-passe que pour en trouver dispensable l’explication ?

C’est un peu le cas de cette expo… Les topographies y sont abyssales ou montagneuses, tout dépend de vous, les impressions picturales y sont macro ou microscopiques tout dépend, là encore, de votre propre sensibilité…

Seule l’inexprimable magie du ressenti l’emporte.

Une expo qui s’extirpe de la convention des formes circulaires et rectangulaires pour prendre d’assaut les fragments d’onirisme qui subsistent en vous.

https://www.samuelcoisne.com/

https://www.thanksgalerie.be/

Publié le 3 Octobre 2023 par
daniel godart

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