Luc Herbint - Grosse baffe

Chronique et photos de Daniel Godart

Notre chroniqueur le plus fidèle, Daniel Godart, a visité pour Septmille l'exposition des œuvres de l'artiste montois Luc Herbint. N'hésitez pas à venir voir les peintures d'un artiste solaire et passionné par son travail et de vous laisser engouffrer dans son univers où règnent les visages déformés et les silhouettes fantomatiques. L'exposition Mythes & Légendes du 21ème siècle est visible à la THANKSgalerie, au 22 Rue des Fripiers à Mons, jusqu'au 10 décembre 2022.

Image
lh1-1024x768.jpg

Il s’appelle Luc Herbint, mais dites LH… Pas parce que le côté âpre de ses initiales correspond, du moins à première vue, à son style pictural mais bien parce qu’il trouverait prétentieux d’apposer son nom sur ses toiles, persuadé qu’il est de n’être qu’un humble et modeste instrument de celles-ci.

LH est une personnalité solaire, passionnée, qui vous explique avec une ferveur volubile sa fureur picturale.

On vous le dit de suite, on n’était pas au vernissage… On est allé voir quelques jours plus tard, on en a profité pour rencontrer l’homme... Et ce qu’on a ressenti, en dépit du calme cosy du lieu, s’apparente assez à une grosse baffe.

D’abord il y a l’odeur, prenante, totalement acrylique... OK, pas de doute, il s’agira de peinture.

Ensuite, dans la microseconde qui suit la perception olfactive vient la prise de conscience visuelle, parce qu’au départ, avouons-le, on est un peu là pour ça…

Image
lh2-1024x768.jpg

L’artiste borain autodidacte fait dans le vrai, l’underground, le "contre-culturel". Il y a quelque chose de punk dans l’immédiateté de ses créations, dans ses bavures, ses taches, ses coulures, dans le choix de ses supports aussi (toiles, panneaux, vieilles affiches…), à un point tel qu’on ne peut s’empêcher d’y associer, dans la foulée, une certaine musicalité, comme si on entendait les œuvres, comme si elles débordaient de la stricte perception oculaire, et que, tout pragmatisme visuel étant devenu illusoire, elles se reconfiguraient au format 315/310mm… En pochettes d’albums en somme… On se surprend à tomber sous l’emprise de mélopées intérieures, répétitives, chamaniques, alternatives, indie, ambient, experimental, tribal, funk avant-gardistes, "garage-psyché", trip-hop indus ou post-punk tailladé au cutter… Et on imagine à quoi pourraient ressembler certains albums qu’on aime, qu’on a aimé ou d’autres, à venir, ornés de pareilles parures, aveuglants flashes picturaux constellés de gueules cassées par la vie, véritables Elephant Men modernes suintants d’humanité.

Le travail de LH dégage une intense impression d’urgence, d’authenticité, à l’image d’un Basquiat, mais "détropicalisé", comme amputé de sa sémantique vaudoue et de sa polychromie caribéenne au profit d’un background morose saturé de grisailles européennes post-industrielles.

LH ne peint pas sur commande avec des brosses et de l’acrylique, ce serait trop simple, LH peint parce que son corps ressent le besoin viscéral de le faire, le besoin d’entrer dans une dimension ou le pinceau s’efface au profit des tripes… Devenu simple laquais de ses œuvres, il les sert jusqu’à ce qu’elles se dotent d’une vie propre et qu’il en coupe le cordon.

Alors, soulagé, vidé,  apaisé, il attend… Le prochain irrépressible appel...

Image
lh3-1024x768.jpg

Une expo en forme d’intense mini-trip sensoriel, on y sent ce qu’on y sent, on y voit ce qu’on y voit et on y entend ce qu’on y veut…

À découvrir donc, autant avec les boyaux qu’avec les yeux.

Ces « sombritudes » d’un être solaire sont à voir à la THANKSgalerie jusqu’au 10/12, et ça sent bon l’acrylique qui se conjuguerait à l’impératif présent…

En un mot comme en cent... Foncez !

Image
lh4-1024x576.jpeg

PS : Rencontrer l’artiste est (indubitablement) un plus...

Tu vas kiffer aussi

Love International Film Festival Mons

Le 39e festival international du film de Mons, la chronique de Yoan sur Septmille.be

Rh2

Philo post-moderne et féminisme.

Dany Danino

PB27 – Achevé d’imprimer par Dany Danino

kzjckzrnnzncrz

Tournai Ramdam Festival 2024 : Quand le Cinéma Dérange et Rassemble

Affiche du spectacle "Charles Dumont ne regrette rien..." - Hommage à la Môme Piaf

« On comprend pourquoi Piaf est encore là 60 ans après »