Taös

Depuis ses débuts en 2006 sur la scène de la Drum and Bass, Taös a émergé comme un acteur incontournable, partageant la scène avec des géants tels que Skrillex, AMC, Koven, Black Sun Empire, DJ Hazard, et bien d'autres.
Son parcours dans la scène Drum and Bass n'est pas simplement une succession de performances, mais plutôt une exploration dynamique de tous les recoins du genre.

Taös se distingue par sa polyvalence tant en tant que DJ que producteur.
Ses mixes, tout comme ses productions, traversent sans peine les différents sous-genres du mouvement Drum and Bass, et au-delà.
De la douce mélodie de la Liquid à la puissance brute de la Neurofunk, en passant par les grooves caractéristiques de la Rollers, Taös maîtrise l'art de capturer l'essence de chaque style.
Il n'hésite pas à plonger dans des sonorités mainstream tout en ajoutant sa touche personnelle, et même à revisiter quelques classiques avec des remix plus pop, offrant ainsi à son auditoire un véritable voyage à 172bpm, voire plus, avec parfois une incursion inattendue dans le monde du Frenchcore.

Interview :

- Débuts dans la Drum & Bass : En 2006, vous avez commencé votre aventure dans la scène Drum and Bass. Pouvez-vous partager une anecdote ou un moment marquant qui a défini vos débuts et votre passion pour ce genre musical ?

Je pense qu'il y a eu deux faits marquants/deux moments décisifs à l'époque pour moi : pendant le festival de Dour en 2004 je crois, j'ai croisé un vieil ami qui m'a dit "y'a une scène drum & bass avec Pendulum, faut absolument que tu viennes !" et moi qui écoutait énormément et qui allait beaucoup en concert métal hard core à l'époque, voire tous ces gens danser comme des fous devant pendulum avec une liberté et un non-jugement total, c'était comme une révlation. Pour autant je n'ai pas arrêté d'aller en concert metal hard core mais je trouvais qu'il y avait tout autant d'energie dans la drum and bass, une forme de violence un peu similaire mais moins lourde, plus dynamique et j'ai adoré.
Le deuxième moment important, c'est quand j'ai croisé un ami qui emménageait à Bruxelles et qui m'a dit tiens tu veux une copie de 'fruity loops' en cracké ? C'est là que j'ai commencé à produire (et surtout à apprendre à produire) !

- Collaborations Mémorables : Ayant partagé la scène avec des artistes renommés tels que Skrillex, AMC, et DJ Hazard, pouvez-vous nous parler d'une collaboration particulièrement mémorable ou inspirante avec l'un de ces artistes ?

Dans les échanges avec les artistes plus connus, c'est souvent noir ou blanc (de ce que j'ai vécu)... Skrillex, c'était au fuse, je l'ai à peine croisé avec ces gardes du corps dans la salle et en sortie de scène mais c'est tout. Il y a d'autres artistes que j'adore musicalement mais qui m'ont un peu déçus dans leurs attitudes en backstage aussi... mais heureusement j'ai aussi croisé des mecs que je vénérais et avec qui j'ai passé des supers moments ! Je me souviens avoir rigolé avec Gigantor de Evol Intent derrière les platines alors qu'on était devant 2000 peronnes car je mixais encore au vinyl et je jouait un de leur morceau et lui même n'avait plus le disque, après ça on est descendu danser avec tout le monde quasiment toute la nuit. Idem pour Flux Pavillion, après qu'il ait mixé il continuait à danser sur scène et à vouloir boire sa bouteille de wishky avec tous les autres DJ. Et quand j'ai mixé à Dour j'étais dans les backstage avec Drumsound et Bassline Smith et Bassline Smith se marrait avec tout les DJs et leurs invités et il voulait absolument qu'on fasse des selfie tous ensemble. Bref plein de mec cool avec une bonne vibe !

- Exploration Musicale : Votre style traverse de nombreux sous-genres de la Drum and Bass. Comment choisissez-vous les styles à inclure dans vos mixes et productions, et comment cette diversité musicale influence-t-elle votre créativité ?

Dans les productions, j'essaie d'être plus restreint > plutôt Neurofunk ou plutôt rollers/new school DnB > avant je faisait du hard core, du breakcore, de l'idem, de la dubstep, de la DnB > mis aujourd'hui j'ai l'impression que le publique préfère un peu s'attendre à ce qu'il va écouter quand il  ouvre la page d'un artiste > il faut vraiment avoir sa signature sans être redondant non plus.
Pour les mix, là j'ai l'impression de beaucoup plus pouvoir étendre les choses, je trouve ça beaucoup plus riche, intéressant et dynamique de faire monter la pression avec un gros banger puis redescendre avec un peu de liquid DnB, puis encore remettre une couche de violence avec de la Neurofunk > bref les montagne russe car si on monte sans arrêt, je trouve que ça devient chiant ! 😃

- Mixes et Productions : Comment abordez-vous le processus de création, que ce soit pour un mix en live ou une nouvelle production ? Y a-t-il une approche spécifique que vous adoptez pour chaque sous-genre ?

Encore une fois mix et prod, c'est très différent.
Pour un mix, je vais reparcourir tous mes likes récents sur soundcloud puis parcourir les bandcamp de es labels préférés et éventuellement faire un tour dans les tops de beatport.
Puis j'importe tout ce que j'aurais chopé dans mon rekordbox et je réécoute et commence à assembler naturellement le mix en fonction des morceaux qui me semblent pouvoir aller ensembles mais sans être trop similaires ou dont l'enchainement créerait un moment intéressant dans le mix. Après avoir crée une playlist comme ça à l'oreille, je la test et la réajuste puis rajoute des morceau, jusqu'à ce que le résultat me plaise.

Pour les prod, c'est différent. Je commence parfois par un tuto pour reproduire un son particulier dans serum (je crée tout dans serum, les drums, les basses, les synthé, etc.). Et je me laisse porté par ce premier son créé. La prod c'est plus intuitif et expérimental encore que la création d'un mix, bien que les étapes de création sont bien définies pour avoir un bon workflow (sinon on ne finit jamais les morceaux) > création de bass ou synthé, choix de la clé, construction des drums et d'un premier drop puis les mouvement et surtout l'intro. 

- Incorporation de Sonorités Mainstream : Vous intégrez des sonorités mainstream dans votre travail. Comment parvenez-vous à équilibrer la popularité de ces éléments avec votre identité artistique personnelle ?

C'est surtout dans mes mixes que j'aime bien avoir un peu de mainstream mais surtout pas trop sinon, ça devient random. C'est un juste équilibre entre mettre des morceaux que tout le monde connait et adore pour faire plaisir mais ne pas en mettre trop aussinon, on à l'impression que c'est du réchauffé, du déjà trop entendu et ce n'est pas novateur. 

- Remix Pop et Frenchcore : Les remix plus pop et les incursions dans le Frenchcore ajoutent une touche unique à votre répertoire. Qu'est-ce qui vous pousse à explorer ces horizons et comment cela enrichit-il votre expression artistique ?

Pour les remix pop, c'est la même reflexion que pour le mainstream, on est content de reconnaitre un refrain d'un son que tout le monde adore une ou deux fois (allez peut-être 3) dans un mix d'une heure, ça dynamise le mix en apportant une autre vibe. Encore une fois sans en abuser pour ne pas tomber dans le cliché.
Et à l'inverse pour booster encore le mix, on peu aller plus loin que la drum, la neuro ou la darkstep on mettant un bon vieux Hellfish par exemple 😃
En plus passer du groove funk de la Drum and Bass au coté 4 temps technoid du hard core, ça fait toujours un sacré effet au publique ! (j'ai déjà vu des chaises voler à travers la salle dans ces moments-là, c'est magique !)

- Prochains Projets : Pouvez-vous nous donner un aperçu des projets futurs que vous avez en cours ? Y a-t-il des collaborations ou des évolutions musicales que vos fans peuvent anticiper ?

En ce moment, j'ai vraiment envie de me concentrer sur la neurofunk et le rollers/nu school et upgrader mon niveau de production. Ne pas m'éparpiller mais pour autant vraiment apporter une touche, une nouveauté à ces genres. Je trouve que Tom Finster a fait un super album il y a quelques années qui restait dans le genre tout en le révolutionnant. Des mecs comme Maysev ou Imanu ou Buunshin ont aussi réussi ce twist. Je crois que mo but c'est ça, faire des morceaux où on se dit 'c'est la drum que j'aime, que je veux entendre, que je connais mais en plus qui a cette audace, cette nouveauté qui apporte quelque chose de plus, de ouf, d'inattendu qui donne toujours envie d'écouter de la drum. 
Moi depuis 2005, l'évolution du genre me fascine, Il y a plusieurs mondes entre la drum de 2000 et celle de 2020 et pourtant c'est de la drum et l'évolution me parait logique et pourtant révolutionnaire.

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Taös
Publié le 31 Janvier 2024 par
Get Mad
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