Décidément, à Mons, sciences et arts font bon ménage.
On vous invite à entrer dans le cloître des Ateliers des FUCaM afin de jeter un œil à l’expo « Sous la peau », histoire de remarquer à quel point l’art pictural et le microscope à fluorescence peuvent s’entendre comme larrons en foire.

 

Ce monde est étrange.

Tenez, pour le moment, il expurge et il floute à tout-va.

Il expurge des pans entiers de culture en brandissant bien haut l’étendard de la bonne conscience.

Il est nécessaire désormais d’emballer le moindre de nos dires dans du papier bulle afin de ne pas heurter la sensibilité exacerbée d’obscurs abrutis égocentriques.

Au delà de l’absurdité de la chose, ces pertes importantes de savoirs divers sont inquiétantes.


 

Mais heureusement, ce bon vieux monde floute aussi.

Ayant subitement pris conscience de sa binarité psychorigide, le monde floute tout, les genres, les idéaux, les idées préconçues, les disciplines…

Dorénavant les garrots se desserrent, les carcans s’effritent, les hommes revendiquent leur part de féminité… Et les scientifiques endossent avec plaisir leurs tabliers d’artistes.

Et là, c’est une bonne chose.

Certains se souviendront qu’on avait déjà évoqué le sujet de l’attirance inter-disciplinaire ici.

 

Après tout, si les artistes s’approprient des matières comme la philosophie, l’histoire, les mathématiques en les détournant de leur finalité par moult transfigurations, pourquoi n’en serait-il pas de même pour les sciences du vivant ?

Certes, la science, ce n’est pas l’art, mais certains théorèmes et certaines recherches ont, avouons-le, un je-ne sais-quoi de poétique.

De plus, les deux disciplines ont un objectif commun: Défricher le champ des possibles.

À ce titre, une collaboration productive entre deux domaines qu’on a trop souvent opposés a quelque chose de séduisant.

Ce qui nous mène en droite ligne aux Ateliers des FUCaM (entrée rue Grand Trou Oudart), car, voyez-vous, on y a vu une affiche intrigante.

 

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Sous la peau est une exposition produite par l’UCLouvain Culture et l’ASBL Arte-Fac qui vise à reconsidérer des travaux scientifiques via leur potentiel esthético-pictural, c’est en fait l’aboutissement d’un concours qui a vu le jour sur le campus de Louvain, ayant pour but de collecter des échantillons d’imageries, et, en les détournant de leur vocation première, de mette en exergue leur beauté intrinsèque.


 

Aucune blouse blanche, aucune odeur d’antiseptique, aucun ronflement mécanique ne sont à craindre… D’emblée les couleurs prennent d’assaut l’imaginaire, qui se surprend très vite à voir du Van Gogh, du Monet, du Pollock ou même du Giger un peu partout.

Dès lors on fait très rapidement abstraction du fait qu’il s’agit d’images issues de microscopes électroniques, de scanners de lames à fluorescence, de microscopie confocale ou, mieux encore, de la technologie cryo-CET (une nouvelle technique, mise au point à Louvain, de visualisation 3D après congélation).

Une impression étrange imprègne toutefois le lieu...

Une sensation d’antinomie, de paradoxe…

Tomber sous le charme de titres tels que Forêt vasculaire, Science-fiction, In Flanders Fields, Psychedelic Love, Neural Bloom , Bain de minuit et se rendre compte ensuite qu’il s’agit à l’occasion de clichés de cellules cancéreuses ne peut laisser personne indifférent.

Que penser de ce « Malaise » sinon qu’il est autant légitime qu’infondé car cette expo est à l’image de la vie… Merveilleuse, chamarrée…Implacable.


 

stay 10
Publié le 12 Février 2024 par
daniel godart

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