Être un arbre...
Contempler un nombre incalculable de vies qui défilent,
Qui naissent, s’éteignent.
Paisible…
Ressentir la caresse d’une sève qui, imperceptiblement, pulse,
De la plus haute des feuilles à la plus petite des radicelles…
Jouir, de l’écorce à la moelle, d’une espèce de stoïcisme.
Telle une sérénité qui se foutrait de la gueule du temps qui passe…
Et bien, voyez-vous, s’immerger dans Pulsations.Visages d’une cité, l’expo actuellement visible au BAM, c’est un peu ça…
Une approche sylvicole des choses, une prise de recul face à nous-mêmes, face au temps.
Une quarantaine d’artistes au service d’une cité et d’une région aidés d’une scénographie époustouflante vous prennent par les sens pour (re)visiter un terroir, ou plutôt le ressentir.
Avec Pulsations..., on cible le racinaire, on se plonge au cœur même de la mémoire collective d’une cité et d’une région qui méritent mieux que d’être écumées d’innombrables orgies tchaqueboumesques, de concours d’engloutissage de hot-dogs et de norias de gens trimballant des sacs remplis de fringues à bas prix, cousus là-bas, bien loin, par les petites mains de jeunes Bengalis.
Pulsations nous confronte à nous-mêmes, histoire qu’on se réapproprie une région… et une ville.(Qui fut un jour, rappelons-le, capitale culturelle… si si).
Mais l’élégance de cette expo se situe surtout dans la manière qu’elle a de remonter en surface des émotions oubliées.
Pulsations n’a rien d’élitiste, elle dépoussière, à travers diverses thématiques, l’âme même d’une ville et d’une région…
Une expo à voir donc, non seulement parce que c’est beau, mais aussi pour prendre conscience du fait que ce qui différencie un chêne centenaire d’un piquet de téléphone...Ce sont ses racines.
Mention spéciale à l'interpellant travail de Diego D’Onofrio, (lauréat du Prix du Hainaut des Arts plastiques 2023) en la Salle aux Piliers.
Ha oui...Encore une chose… C’est jusqu’au 17 août… Procrastination excessive à éviter.
