Et si, un bon film, était un film dont on ne peut pas vraiment identifier le genre.
Un film qui fait passer d'un fou rire un peu absurde à une pression coronarienne qui enclenche notre système lacrymal malgré nous, d'un plan surréaliste d'un sachet pour scatophile à une vérité crue d'un système en mal.
On y suit une jeune femme pleine d'énergie qui ne s'arrête pas et ne s'arrêtera jamais. Plongés dans sa vie, on entrecroise son regard mais aussi la profondeur des Autres grâce à l'utilisation subtile de plans serrés où l'on sent les élans d'humanité, d'amour, d'attirance et de respect se mélanger. L'union y fait la force, comme un cri désespérément optimiste lancé au cœur d'un monde bancal.
Le film ne craint ni les larmes, ni les sujets tabous. On y parle aussi et surtout de prostitution, de vente de petites culottes, de prise de recul sur l'humiliation, celle, banalisée, mais aussi celle plus sourde et enfouie, que portent certains hommes, dont les fantasmes deviennent des métaphores sociétales, brutes et dérangeantes.
Kika, c'est aussi une réflexion sur la sexualité et les rapports humains, sur ce qui se joue entre les corps et les regards. Et si vous êtes « curieux » d'assister à la scène improbable d'un homme de 50 ans tombant de sa chaise haute « d'enfant » pour réclamer un câlin à ses dominatrices et revivre une vieille blessure d'enfance… alors ce film est pour vous.
Envie de consoler votre esprit, tout en admettant que vous adorez écouter Jean-Jacques Goldman ? Alors foncez.
Kika est l'un des meilleurs films que j'ai vus cette année. Un tourbillon, un chef-d'œuvre.
Courez le voir, en salle, au Plaza.
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