24/10 au 22/11 à la Thanks Galerie (Mons) 

Luc Herbint peint comme on traverse une éclipse. Ses œuvres naissent de la rencontre entre la matière et le chaos, dans cet entre-deux fragile où l’accident devient révélation. L’artiste privilégie les supports déjà porteurs d’une mémoire: affiches arrachées, toiles blessées, objets repliés sur eux-mêmes, surfaces chargées d’histoires antérieures. Ces strates du réel, superposées et altérées, constituent le socle d’une archéologie poétique. Car, pour L. H. , même dans la tache, il y a de la poésie, peut-être même toute la poésie. 

Il commence toujours par une tache, geste inaugural et fondateur, comme une explosion primitive. De cette amorce chaotique naissent des formes incertaines, des silhouettes, des escaliers suspendus, des oiseaux en vol, des fragments d’univers… La tache devient une île nue, un point d’origine que Nietzsche aurait reconnu comme l’expression du chaos fécond, cette force obscure dont procède toute création. « Il faut porter en soi un chaos, disait Nietzsche, pour enfanter une étoile dansante. » C’est précisément là que se loge la peinture de L. H. : dans la tension entre le désordre et l’émergence, entre le vide et la forme. 

Ses tableaux, dominés par des gris laiteux, des blancs blessés et des traces ocres de sable, dégagent une présence silencieuse, presque métaphysique. Le spectateur s’y perd comme dans un rêve gelé, confronté à des présences à demi effacées. Luc Herbint y signe LH, initiales qui condensent son identité mais aussi la largeur et la hauteur, deux dimensions physiques qui deviennent, sous son pinceau, des mesures existentielles pour englober toute sa profondeur d’artiste. 

Le titre de l’exposition, Je ? Un autre plan d’évasion, sonne comme une interrogation ontologique. Le « je », pronom personnel à la première personne du singulier, s’y dilue, se dérobe, cherche à s’extraire de lui-même. Dans cet effort d’évasion, la peinture devient un champ d’expérimentation spirituelle, un passage vers un autre plan d’être. L. H. ne planifie pas, le rite pictural se structure dans l’instant. La surface en offrande, l’artiste en franchit le seuil et fuit vers un monde onirique où les mythes se calligraphient, se superposent dans un charabia lyrique. Entre présence et effacement, chaos et cosmos, Luc Herbint construit un espace pictural où l’humain est au centre par sa vibration. Dans chaque tache, dans chaque trace, résonne l’intuition nietzschéenne : la vie ne se comprend qu’en dansant au bord de l’abîme. 

Romina Remmo

Publié le 13 Novembre 2025 par

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