Septmille | « Ouvrez la parenthèse »…

Romina Remmo revient avec toute la sensibilité minutieuse qu’on lui connaît et qui lui sied si bien.

Expo en forme de transition dans la continuité pour Romina Remmo.

L’hyperréalisme d’avant, celui qu’on avait découvert au BAM, fruit d’un savoir-faire étonnamment minutieux qui se pliait aux règles photographiques de la profondeur de champ et aux contraintes diaphragmatiques laisse désormais plus de place aux broderies, déjà pourtant très présentes dans les travaux précédents de l’artiste. La THANKSgalerie de l’après Emmanuel Selva reste dans l’abstraction, le conceptuel, le savoir-faire manuel...et peu importe l’étiquette en fait, on est dans le miniature suggéré, l’infime non dit.

c’est donc un autre genre de poésie qui se dévoile ici, l’émotion qui sourd des murs puise ses racines dans l’intimité, la décélération…

Une bulle temporelle créée par l’« effet parenthèse » que Romina parvient à solidifier via l’art de la broderie, complété à l’occasion par celui du cyanotype.

Tout ce petit univers hors du temps, aboutissement d’entrelacs de communions profondes est plus coriace qu’il n’y paraît...Pourtant proche de celui du micro-macramé vaporeux, il conduit à une réflexion toute textile sur la fausse fragilité des points de couture, sur la rigueur mathématique des passages d’aiguilles et des songes qui, étrangement, en découlent.

Il conduit également à se pencher sur les blessures de l’âme humaine et sur l’urgence qu’il y aurait de les traiter avec toute la patiente délicatesse qui convient à l’élaboration de petits nœuds délicats.

Une expo qui démarre avec une première image pleine de sous-entendus érotiques,

une image rouge-sang transpercée de l’aiguille annonciatrice des travaux à venir,

une image suggérant autant la liaison de deux corps que la blessure d’un trauma…

Une image qui sert de pont entre deux univers, l’ancien et le nouveau , car renouer c’est rétablir après une interruption, c’est relier à nouveau une chose à une autre…

Avec cette expo, Romina ose…

Elle a abandonné ses miniatures hyperrréalistes au profit d’autres micro-mondes, tissés cette fois… En tout cas le talent, et on sait qu’il est grand, est resté le même.