Saule : « La musique, c’est une histoire d'aventures humaines et artistiques, s’il n’y a pas l’humain, ça ne m’intéresse pas. »
Interview d'Emmanuelle Bury / Photos de Simon Vanrie
Baptiste Lalieu, a.k.a. Saule, Montois dorénavant installé en Gaume, revient avec son 5e album « Dare-Dare ». L’occasion de discuter avec lui.
Il nous parle de ce nouvel album, du retour à la scène, des concerts de cet été, de ses rencontres avec d’autres artistes dont Alice on the Roof, de son parcours atypique et de sa vie d’artiste.
Rencontre avec ce Géant.
Septmille : Bonjour Baptiste ! Tu nous reviens avec un 5e album « Dare-Dare ». Pourquoi le choix de ce titre ?
Saule : « C’est une chanson à la base et puis, dare-dare, ça veut dire qu’il y a une urgence. Et dans la période dans laquelle on était, on avait vraiment besoin de continuer à sortir des disques, de refaire des concerts, de remonter sur la scène. Donc dare-dare, pour moi, ça voulait dire “Faut se grouiller, faut pas se dire que c’est pour demain, faut se lancer aujourd’hui !”.
En plus, en anglais dare, ça veut dire “oser”. J’aimais bien ce double sens.
Septmille : Tu nous parles un peu de ce nouvel album ?
Saule : « Avec cet album, j’avais envie de revenir à des textes plus personnels, plus “à l’os”, de partager des choses, de réécrire des chansons qui touchent, qui parlent aux gens.
Je me suis rendu compte que, plus une chanson est personnelle, plus elle touche à l’universel parfois. Tu as l’impression de parler d’un cas particulier et puis, des gens viennent spontanément te dire : “Tu n’imagines pas à quel point cette chanson résonne en moi ! J’ai l’impression que tu connaissais ma vie et que tu me parlais juste à moi.” Quand quelqu’un vient me témoigner ça, c’est le plus beau cadeau pour moi. Si une chanson peut avoir le rôle de consoler ou d’amener une personne à se dire : “Tiens, il a réussi à mettre des mots sur ce que je n’arrive pas à exprimer. Je me sens moins seul.”, alors, c’est le plus beau compliment qu’on puisse me faire. »


Septmille : Cet album est le 5e, presque le 6e en fait, puisque tu as choisi de ne pas sortir le précédent. Comment/pourquoi on prend ce genre de décision ?
Saule : « Écoute, je pense que c’était vraiment de moi à moi en fait. À un moment donné, après l’enregistrement en studio à Paris, et à l’écoute du premier mix, j’ai dit à tout le monde : “Ça ne va pas. Ce disque, ce n’est pas mon disque.” Je pense que j’étais arrivé à un stade où je reprenais des ficelles de ce que j’avais déjà fait avant en me disant “ce sont de bonnes chansons”. Et c’était vrai, ce n’était pas des mauvaises chansons. C’était juste des chansons convenues, entendues. Je sentais chez moi une forme d’acceptation de ce qu’allait être le nouvel album mais sans frémissement.
J’ai de la chance avec PIAS (Ndlr : sa maison de disque). Ils m’ont fait confiance. Ils m’ont dit : “Écoute, si tu penses que ce n’est pas fini, si tu penses que tu as besoin de plus de temps, alors prends ce temps”. »
Septmille : D’où t’es venu l’inspiration ? C’est quoi ton processus de création ?
Saule : « Je suis quelqu’un qui écoute plein de musiques différentes et qui va un peu dans tous les sens, musicalement aussi. J’ai eu des groupes de rock. Peu de gens le savent mais, avant de faire de la chanson française, je faisais du métal ou du hard core. J’ai toujours bien aimé changer de style.
Avec Saule, ça m’a amusé de varier les genres musicaux : le premier album, Vous êtes ici, était très chanson française. Le deuxième, Western, était déjà un peu plus rock. Puis j’ai carrément fait le grand écart avec de la pop anglo-saxonne. J’aime me surprendre et surprendre mon public avec des disques un peu différents.
Pour ce nouvel album, par rapport aux compos que j’avais écrites pour le précédent, je pensais vraiment que je pouvais mieux faire. Je me disais : “Je suis en train de rentrer dans une espèce de cercle vicieux où il n’y a plus beaucoup de flamme. Il faut que je retrouve une espèce d’étincelle musicale, d’appétit créatif et artistique avant de me remettre à écrire.”
Et pour l’inspiration, j’ai choisi d’aller vers plein de gens. J’ai appelé des groupes comme Puggy, Girls in Hawaii, Jasper Maekelberg de Faces on TV, Cali, Ours, etc. J’ai commencé à faire de la musique avec eux, comme ça, pour le fun. En me disant : “Je ne sais pas quelle sera la finalité mais, juste, on joue.” On dit d’ailleurs “jouer” de la musique. Ce sont des récréations que je me suis offertes.
Et de ces récréations sont nées des chansons. Certaines sont sur le disque, d’autres n’y sont pas. Je pense notamment au duo avec Alice on the Roof. Mais j’ai trois autres duos sur cet album, ils sont très différents et les trois me plaisent énormément. Grâce à ces rencontres musicales avec tous ces artistes, j’ai retrouvé l’énergie d’écrire de nouvelles chansons, de composer. La musique, c’est une histoire d’aventures humaines et artistiques, s’il n’y a pas l’humain, ça ne m’intéresse pas. »
Septmille : Comment s’est déroulé l’enregistrement ?
Saule : « J’ai fait les deux-tiers, voire les trois-quarts à la maison, en auto prod. Puis on a été en studio pour refaire des basses et des batteries. Mais en gros, tout le reste de l’album, y compris les voix, ce sont des voix que j’ai enregistrées chez moi avec mon micro.
C’était une contrainte mais, en même temps, cette contrainte a créé une énorme liberté. Seul, chez moi avec mon micro, j’ai eu tout le temps pour poser ma voix, pour la travailler beaucoup plus que si j’avais été en studio. Souvent, la contrainte t’amène ailleurs, c’est loin d’être négatif tout le temps. »
Septmille : Tu le disais tout à l’heure, tu as partagé un duo avec une Montoise (Ndlr : Alice on the Roof sur le titre « Mourir, plutôt crever »). Cette rencontre musicale, c’était spontané ou c’était l’envie de lier deux artistes montois ?
Saule : « C’était pas du tout stratégique. Alice, c’est vraiment une artiste que j’aime du fond du cœur. Je trouve que c’est une grande artiste, qu’elle a un univers à elle. C’est rare d’avoir des artistes qui mettent comme ça en avant leur singularité. Elle me fait un peu penser à une Björk avec son délire à elle. Je sens chez Alice une envie d’expérimenter, d’essayer, de proposer des choses qui ne sont pas comme les autres. Elle a une espèce d’appétit et de curiosité qui moi me parlent énormément. Ça, c’est pour le côté artistique.
Et pour le côté humain, je pense que je ne connais pas une artiste plus humble et plus adorable qu’Alice. Elle est d’une gentillesse, d’une générosité et d’une écoute qui moi me touchent à chaque fois. Franchement, c’est une artiste pour qui j’ai beaucoup d’estime.
Il y a quelques mois, je l’ai contactée en disant : “Coucou Alice, je suis en train de travailler sur une chanson et je me disais que ça pourrait être chouette que tu la chantes, si tu aimes la chanson.” Très rapidement, elle m’a envoyé une prise qui déchirait direct. C’est la voix telle quelle qu’on entend dans la chanson. C’est la seule prise qu’elle m’a envoyée. »
Septmille : Votre chanson a été peu entendue sur toutes les ondes en raison de son titre. Quel a été ton rapport à cette « censure » à ce moment-là ?
Saule : « C’est une censure qui n’a pas été officialisée. C’est-à-dire que certaines radios ont passé le titre et d’autres radios, qui avaient l’habitude de passer du Saule, répondaient à mon attachée de presse : “Ecoutez, on adore Saule, on adore Alice mais cette chanson, on ne va pas la passer parce qu’il y a mourir et crever dans la même phrase.”
Pourtant, la chanson dit “Mourir, plutôt crever”. C’est le contraire en fait. C’est une sorte de phrase belgo-belge comme “non peut-être”. Pour moi, c’est une ode à la vie cette chanson.
Mais je n’en veux à personne. Je pense qu’à une certaine période, ça allait un peu loin dans le “surprotectionnisme” ou le “marchage sur des oeufs”. Ce n’est pas la faute des radios, probablement qu’elles avaient raison, que les gens n’auraient pas aimé en période de covid entendre une chanson qui disait “mourir, plutôt crever”.
Franchement, ça n’a pas porté préjudice parce que je suis passé à autre chose. Mais du coup, sur l’album, je n’avais pas envie d’avoir des chansons qui soient connotées “période covid”, de m’inscrire dans cette période-là spécialement. J’avais envie que les chansons soient anachroniques. »
Septmille : Depuis juin, avec la Ferme du Biereau, le Cirque Royal, une série de concerts au pied des ascenseurs à bateau à Strépy-Thieu, c’est le retour à la scène. Pour toi, c’est une libération ? C’était primordial d’y revenir ?
Saule : « Très clairement dans le métier que je fais, ce que je préfère et que j’affectionne le plus particulièrement, c’est le live. Pour moi, le live, c’est le trait d’union entre un artiste et son public.
Ça faisait plus d’un an et demi que j’étais en train de travailler sur mon disque. Et puis, à un moment donné se pose la question du sens. C’est quoi la finalité de tout ça si ce n’est pas pour aller jouer des chansons en live et les exprimer devant un public ?
Alors quand on retrouve le public face à la scène, c’est une grande émotion. On se dit : “Purée mais c’est ça faire de la musique en fait ! C’est faire des lives devant des gens, c’est chanter.” Donc pour moi, ça a été une libération. Et puis surtout, ça redonne du sens à mon métier. »
Septmille : Comment tu as ressenti l’accueil du public ?
Saule : « Ça a été une super forte émotion parce que le premier concert, c’était un concert-test à la Ferme du Biéreau à Louvain-la-Neuve. Après le deuxième titre, il y a un premier arrêt et les gens se sont mis à applaudir pendant une minute à tout rompre ! J’ai limite les larmes qui me sont montées aux yeux. Je me suis dit : “C’est fou comme c’était normal avant et comme aujourd’hui ça nous parait presque extraordinaire de juste faire un live avec un public”. Quand on t’ôte une liberté aussi fondamentale que celle-là (même s’il y a eu des raisons pour lesquelles on nous a ôté cette liberté), et quand tu y reviens, tu te rends compte à quel point elle est vitale et essentielle en fait. »
Septmille : La tournée officielle, le « Dare-Dare tour » débute en septembre, mais tu seras déjà sur scène cet été avec le « Rebelle-rêveur tour ». Tu nous expliques la différence ?
Saule : « Pour le “Rebelle-Rêveur tour”, au départ, ce sont trois ingénieurs son qui m’ont contacté en me disant “Voilà, on a pour projet de monter une structure, une caravane qui se déplie en scène et on aimerait bien que tu sois le parrain de ce projet.” Et moi j’ai dit : “Ecoutez les gars, on va faire mieux que ça. J’ai envie de tourner cet été et on fera des concerts sur des places, comme les cirques à l’époque, avec votre caravane qui se déplie et on ira jouer de village en village.”
On a commencé à programmer plein de petites dates auxquelles sont venues se greffer de plus gros festivals. Et donc, cet été, on a une vingtaine de dates entre des endroits plus petits (comme aux ascenseurs de Strépy-Thieu) et des scènes plus importantes comme aux “Belgofolies de Spa”. On a baptisé cette tournée le “Rebelle-Rêveur Tour” (comme la chanson issue de l’album) car il y a cette idée d’aller chez les gens et de leur proposer du rêve.
Pour le “Dare-Dare Tour” à partir de septembre, on est sur une tournée plus officielle, à quatre sur scène avec scénographie, décors, lumières, la création d’un spectacle pour l’album “Dare-Dare”. »
Septmille : J’ai lu que durant le « Rebelle-Rêveur tour » à Strépy-Thieu, tu avais partagé la scène avec un artiste local. Est-ce que ce sera systématique ?
Saule : « Oui, on aimerait bien. On aime l’idée d’inviter un artiste local sur scène avec nous, de le mettre en avant. Et donc, à chaque concert du “Rebelle-Rêveur tour” (excepté en festival), l’idée c’est que les organisateurs nous conseillent quelqu’un ou qu’on fasse un sondage sur les réseaux sociaux en demandant qui veut monter sur scène. Quand on était à Strépy-Thieu, c’était Baptiste, le chanteur du groupe louviérois MoonStone, qu’on avait invité à venir sur scène et à chanter ses chansons.
La deuxième chose qu’on fait, c’est qu’on installe un canapé - qui a été fourni par L’Envol, la ressourcerie de Soignies - au milieu du public, devant la scène. On convie deux représentants d’une association, des gens qui ont fait du bien autour d’eux dans la ville où on joue. On les invite à venir assister sur ce canapé VIP, au premier rang, au concert de Saule.
C’est un côté qu’on souhaitait donner à ce “Rebelle-Rêveur tour”, l’envie de “fédérer” c’est-à-dire de permettre à la musique de faire le lien entre les gens. Je pense avoir cette nature, ce besoin de partager à la base. Et j’ai l’impression que, quand tu as tendance à être généreux avec les gens, si ce sont de belles personnes, elle te rendent simplement cette générosité et ce n’est pas calculé. »
Septmille : Pour en revenir à tes origines, à Mons, comment tu as fait pour percer il y a 15 ans en étant issu du Borinage ? C’est-à-dire dans une région où on n’a pas la culture des pianos-bars ; dans une époque où il n’y avait pas les réseaux sociaux.
Saule : « Franchement, j’ai vraiment un parcours très atypique.
Les premières années de secondaire, j’ai suivi des cours de piano et de solfège mais j’ai arrêté après six mois parce que je n’étais pas assez assidu. Puis, j’ai pris des cours de BD, j’ai fait du basket. Le basket, je m’y accrochais et la BD, le dessin, je faisais vraiment ça en amateur à la maison. J’étais un peu touche-à-tout.
Ensuite, en 5e et 6e secondaire, j’ai rencontré deux mecs vraiment géniaux, Hervé et Steve, deux éducateurs au Collège Saint Vincent à Soignies. Ils montaient des projets pour les étudiants.
Ils disaient : “Si vous avez envie de faire de la musique, et bien, on vous trouve une classe, avec des instruments et vous venez répéter le soir en tant qu’interne”. Et j’ai recommencé la musique.
Il y avait aussi la pièce de théâtre de l’école pour laquelle je répétais après les cours.
Tout ça m’a vraiment donné goût au théâtre et à la musique, mais toujours de manière amateur.
Et puis, à 18-19 ans, je réalise que je n’ai pas du tout envie de suivre un parcours classique mais, d’un autre côté, je n’ai aucune formation artistique. Alors, je choisis de suivre un an de cours en communication à l’IHECS à Bruxelles. Je pensais que la communication ça reprendrait un peu tout, la musique, le théâtre, le journalisme. Et puis je me rends compte que ce n’est pas du tout un bon compromis.
Alors, vers le milieu de l’année, je présente l’examen d’entrée au Conservatoire de Bruxelles et à l’INSAS. Et, sur un gros malentendu, je suis pris au Conservatoire de Bruxelles. Franchement, je crois que j’ai une bonne étoile au-dessus de ma tête parce que je foire complètement mon examen d’entrée. Et, en même temps, le côté “Pierre Richard”, complètement à côté de la plaque, c’est justement ce qui plait à mes professeurs. Plus que des élèves qui ont une bonne diction et qui ont une technique parfaite, ils cherchent des personnalités en fait. Et moi, visiblement je ressors un peu du lot parce que j’ai une personnalité maladroite et touchante à la fois.Et voilà, je suis pris au Conservatoire comme ça. Et donc, je suis incapable de dire si le fait d’être montois a été frein ou un avantage. »
Septmille : On connait ton succès aujourd’hui, il dure depuis 15 ans. Est-ce que tu parviens réellement à vivre de ta musique et rien que de ta musique, ou est-ce que tu es un artiste slasheur qui doit combiner plusieurs activités pour s’en sortir ?
Saule : « Oui, je vis vraiment de ça. J’ai eu de beaucoup de chance ; la chance en 2013 d’écrire un tube : je suis auteur-compositeur de “Dusty Men”. La chanson tourne encore régulièrement sur les radios, dans des playlists, je touche donc toujours des droits d’auteur pour cette chanson. C’est une vraie rentrée d’argent. »
« Et puis, il y a Franco Dragone qui m’a fait un beau cadeau il y a quelques années en me proposant d’écrire les chansons de la Revue du Lido à Paris. J’ai donc écrit des textes - qui sont chantés aujourd’hui et pour 10 ans - pour lesquels je perçois des royalties en tant qu’auteur.
Donc on va dire qu’avec ça, plus ça, plus ça,... Oui, je m’en sors en fait. Ça me permet d’avoir le temps pour écrire mes chansons et ne pas devoir travailler à mi-temps à côté ou faire autre chose.
Je peux vraiment exercer pleinement mon métier, c’est une grande chance. »
Septmille : Je me posais la question parce que, par exemple, une écoute sur Spotify, ce n’est pas vraiment ce qui permet de faire vivre les artistes.
Saule : « Non, ce n’est pas l’écoute sur Spotify, ce n’est même pas la vente de disques contrairement à il y a 15-20 ans. Ce sont les concerts qui font vivre les artistes, les radios aussi, les droits d’auteur ; ça, ce sont vraiment les premières sources de revenus. Et puis bien sûr, les ventes d’albums à la sortie des concerts et dans les premières semaines de leur sortie. »
Septmille : Concrètement, aujourd’hui, aurais-tu un message à faire passer ?
Saule : « Ce que j’ai envie de dire aux gens, c’est de consommer la musique et l’art en général.
Je pense qu’il y a eu une période très difficile pour tout le monde et que, aujourd’hui, plus que jamais, c’est notre devoir de citoyen et d’être humain, de faire vivre ces artistes dont on a profité pendant des mois.
C’était une aberration de dire que la musique ou le cinéma sont non-essentiels. Pendant toute la période de confinement, on a continué à écouter nos Spotify, Deezer et YouTube, on a continué à regarder des séries sur Netflix, on a continué à lire des bouquins. Mais faut se rendre compte que derrière tout ça, ce sont des artistes qui travaillent. On ne se rend pas compte qu’on consomme de l’art tout le temps et que ces gens-là, il faut les faire vivre.
Alors, le conseil que je donne c’est : Continuez à acheter des billets de théâtre, de concert, de cinéma ; continuer à faire vivre des métiers qui sont amenés à disparaître comme les disquaires par exemple. Faites vivre les artistes en général. »
Saule sera en concert à Ceci n'est toujours pas LaSemo à Enghien le dimanche 11 juillet et à Mons pour Les Abattoirs en fête le samedi 17 juillet 2021.
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