Table ronde : "Surréalisme et négritude" par Maximilien Atangana
Jusqu'au début du XXe siècle, les champs de la production du savoir et de la création artistique réduisent le "Noir" à une présence sans parole, en le cantonnant au rôle d'objet de discours scientifique et de modèle pour les artistes d’avant-garde européens. Dans les années 1920, cet intérêt évolue : le jazz et les danses afro-américaines captivent les avant-gardes, qui voient dans ces rythmes et ces mouvements un antidote à la rationalité occidentale. Pourtant, ce corps noir, même en mouvement, demeure silencieux, privé de voix propre.
Refusant de se conformer à cette image réductrice d’un corps noir dansant pour satisfaire les attentes d’autrui, trois poètes majeurs émergent : le Guyanais Léon-Gontran Damas (1912-1978), le Sénégalais Léopold Sédar Senghor (1906-2001) et le Martiniquais Aimé Césaire (1913-2008). À travers leur écriture, ils prennent la parole, rejettent l’ordre colonial, valorisent le patrimoine culturel négro-africain et promeuvent l’égalité entre tous les humains. Leur démarche, portée par une volonté de libération et d’établissement d’un monde solidaire, donne naissance au mouvement de la négritude à Paris dans les années 1930.
Cette conférence-débat explorera les liens entre les acteurs du mouvement surréaliste français et ceux de la négritude, permettant ainsi de replacer le surréalisme historique dans son contexte politique.
La conférence-débat sera suivie d’un verre de l’amitié.
Gratuit – Réservation souhaitée : https://bit.ly/3COFU85